Sermon - Dimanche après l’Ascension

Note : Ce sermon est d’abord paru sur le site Canada Fidèle le 8 juin 2017.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Chers fidèles,

Nous voici dans le temps béni de l’Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ, un temps pour élever nos pensées vers le ciel et les détacher de la terre.

Vous serez mes témoins

Notre-Seigneur, avant de s’élever au ciel, demanda à ses Apôtres d’être ses témoins.

« Les Apôtres donc, étant réunis, lui demandèrent : « Seigneur, le temps est-il venu où vous rétablirez le royaume d’Israël ? » Il leur répondit : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ni les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais lorsque le Saint-Esprit descendra sur vous, vous serez revêtus de force et vous me rendrez témoignage à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Après qu’il eut ainsi parlé, il fut élevé en leur présence, et une nuée le déroba à leurs yeux. » Actes 1,6-8

Ce témoignage rendu à Notre-Seigneur s’est manifesté de diverses façons depuis le début de l’Église jusqu’à nos jours. Ce furent d’abord les Apôtres qui prêchèrent aux Juifs et aux nations le Messie mort sur une croix, scandale pour les Juifs. Puis ce furent leur successeurs qui évangélisèrent les païens en leur prêchant l’esprit de mortification, folie pour les gentils. Ensuite vinrent les Pères de l’Église qui se battirent contre les hérésies, rendant témoignage à la Vérité, qui est Jésus-Christ : « Je suis la Vérité. » Jean, 14,6 Ensuite le témoignage de Jésus fut rendu par les prédicateurs de tous les âges qui secouèrent la mollesse et la tiédeur des chrétiens qui tentaient constamment de réduire les exigences de la doctrine du Seigneur. Depuis la Renaissance et la Révolution de 1789, l’Église rend témoignage à Jésus-Christ en opposant une résistance ferme aux précurseurs de l’Antéchrist qui tentent d’imposer un nouvel ordre mondial et une nouvelle religion universelle d’où la Vérité, Notre-Seigneur Jésus-Christ, serait exclue.

À notre époque, toujours celle des précurseurs de l’Antéchrist, nous avons à être les témoins de Notre-Seigneur, contre les autorités mêmes de l’Église officielle, la secte conciliaire, qui se fait passer pour l’Église de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Oui, nous sommes vraiment à cette époque où, s’il était possible, les élus mêmes seraient trompés. Car qu’y a-t-il de plus trompeur que de se présenter comme les successeurs des Apôtres de Jésus et d’enseigner un autre évangile que celui de Jésus, un contre-évangile?

Il y a là un mystère insondable, un mystère d’iniquité. Devoir résister à ceux qui semblent parler au nom de Jésus-Christ, mais qui parlent en fait de plus en plus au nom de l’Antéchrist et de son système à venir. Être exclus des « synagogues », comme le disait Jésus dans l’Évangile de ce jour, être excommuniés, considérés comme non catholiques… Que faire?

Une tentation rampante

La tentation a toujours rampé dans la Tradition depuis les années 1970, de s’accorder avec l’Église conciliaire, l’Église de Vatican II. Vous connaissez la Fraternité Saint-Pierre? Elle fut la première à céder à cette tentation. Elle est née même de cette tentation. « Nous devons faire partie de l’Église officielle. Nous ne pouvons être exclus des « synagogues ». Nous ne pouvons accepter que les autorités officielles de l’Église nous mettent à mort en croyant rendre un culte à Dieu.» Car qu’est-ce que cette persécution que nous subissons de la part des autorités de l’Église sinon une « mise à mort » au nom de Dieu? Et ils ont fondé leur société, société fondée toute entière sur un compromis entre la vérité et l’erreur, entre le Christ et Bélial.

Ensuite nous avons vu Campos en 2000. Mgr de Castro Mayer, seul évêque à avoir soutenu jusqu’au bout Mgr Lefebvre dans son combat, était l’évêque de Campos, le seul diocèse à avoir résisté à la révolution de Vatican II. Mgr Lefebvre, lorsqu’il a fondé Écône, n’était plus un évêque diocésain. Il était un évêque à la retraite. Mgr de Castro Mayer était un évêque diocésain du Brésil. Il s’est levé avec son clergé, et ils ont refusé la Révolution. Ils ont rendu témoignage à Jésus. Eh bien, eux aussi, en 2000, ont fini par céder à la tentation et ont compromis le témoignage de leur foi.

Et maintenant nous voyons cette tentation dans la Fraternité de Mgr Lefebvre. « Nous ne pouvons plus être exclus des « synagogues », c’est-à-dire des églises catholiques. Nous ne pouvons plus « être mis à mort » pour rendre un culte à Dieu », comme le disait encore une fois Notre-Seigneur dans l’Évangile de ce jour.

Que devons-nous faire, chers fidèles? Eh bien, nous devons être les témoins de Notre-Seigneur et accepter comme les Apôtres d’être exclus des « synagogues » et « d’être mis à mort par ceux qui croient rendre un culte à Dieu » en faisant cela. Si nous faisons un bon travail, si nous rendons ce témoignage jusqu’au bout, cela devrait nous conduire au martyr, qui est le plus grand témoignage rendu à Dieu. Le martyr est un témoignage. Nous ne serons peut-être pas tous martyrs individuellement, mais l’Église de Jésus, ceux qui continuent de lui rendre témoignage, s’en vont vers le martyr. Parce que lorsque sera restaurée la papauté, telle que Notre-Seigneur l’a instituée, les ennemis de l’Église auront été si près d’atteindre leur but, qu’ils ne pourront accepter de voir la résurrection de l’Église.

Ne pas compromettre le témoignage de notre Foi

Ne pas compromettre notre foi. Que doit faire aujourd’hui, en 2017, celui qui veut ne pas compromettre sa foi? Il doit rendre témoignage à Jésus et dire bien clairement qu’il y a un problème avec ce concile Vatican II. Qu’il y a un problème doctrinal sérieux avec ce qu’on appelle « la liberté religieuse ». Quel est ce problème? C’est tout simplement le fait que l’erreur n’a pas de droits; le péché n’a pas de droit non plus. Avant Vatican II, l’Église enseignait que seule la vraie religion, la religion catholique, a des droits. On est bien obligé de tolérer l’erreur. On ne peut pas forcer physiquement tout le monde à se convertir, ce n’est pas la volonté de Jésus. Mais il y a une véritable obligation morale pour tous les hommes habitant sur le globe de la terre de se convertir, d’accepter la vraie religion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ses commandements et sa doctrine, s’ils veulent se sauver : « Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit; enseignez leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé; celui qui ne croira pas sera condamné. » Mais depuis Vatican II, on dit que le Saint-Esprit agit à travers toutes les religions, que toutes les religions sont des chemins de salut. N’avons-nous pas affaire à la grande prostituée de l’Apocalypse, vêtue de pourpre et d’écarlate, assise sur les sept collines bénies de Rome, qui s’est prostituée avec toutes les nations en accueillant toutes les fausses religions? Allons-nous compromettre le témoignage de notre foi et venir nous prostituer également avec toutes les nations en participant à ses œuvres?

Celui qui veut rendre un témoignage à Jésus-Christ qui soit vrai, aujourd’hui, en 2017, doit dire qu’il y a un sérieux problème avec l’œcuménisme moderne, cette doctrine moderne qui veut que toutes les sectes soi-disant « chrétiennes » fassent partie avec l’Église Catholique de la véritable Église de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il doit condamner clairement les réunions interreligieuses, condamnées par les papes du passé : « Dans ces conditions, il va de soi que le Siège Apostolique ne peut, d’aucune manière, participer à leurs congrès et que, d’aucune manière, les catholiques ne peuvent apporter leurs suffrages à de telles entreprises ou y collaborer; s’ils le faisaient, ils accorderaient une autorité à une fausse religion chrétienne, entièrement étrangère à l’unique Eglise du Christ. (…) De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l’athéisme. La conclusion est claire: se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. » Pie IX, Mortalium Animos. Celui donc qui participe à ces réunions interreligieuses s’éloigne complètement de la religion divinement révélée. Que dire de celui qui les organise?

Celui qui veut être le témoin de Notre-Seigneur Jésus-Christ, doit l’être contre les autorités de l’Église de Vatican II, et dire avec l’Église de toujours que la messe est le renouvellement non sanglant du sacrifice du calvaire. Il doit rejeter totalement la messe de Vatican II, messe qui a été faite pour plaire aux protestants, qui diminue considérablement la notion d’un sacrifice offert pour la rémission des péchés, au profit d’un soi-disant « rassemblement du peuple de Dieu ». Messe adultère, messe de Luther, disait Mgr Lefebvre. Pouvons-nous assister à une messe qui est née dans les loges secrètes de la Franc-Maçonnerie, et qui a assez montré par ses fruits qu’elle n’est pas de Dieu?

Celui qui veut être le témoin de Notre-Seigneur Jésus-Christ, doit dire clairement qu’il y a un sérieux problème avec les « canonisations » modernes. Canoniser Jean XXIII, qui a lancé ce funeste concile Vatican II, et ouvert toutes grandes les portes de la citadelle? Canoniser Jean-Paul II, le premier à rassembler les fausses religions à Assise en 1986, réunion pendant laquelle Bouddha fut placé sur le tabernacle de l’autel d’Assise en remplacement de Notre-Seigneur? Allons-nous prier « Saint » Jean-Paul II à côté des saints du passé qui brisaient les idoles et élevaient bien haut le crucifix pour prêcher le seul vrai Dieu?

En 1990, juste avant sa mort qui eut lieu en 1991, Mgr Lefebvre a laissé à ses fils un livre intitulé Itinéraire Spirituel, dont il voulut faire son testament à ses prêtres. Dans cet ouvrage, Mgr Lefebvre dit très fermement : « C’est donc un devoir strict pour tout prêtre et tout fidèle voulant demeurer catholique de se séparer de cette Église conciliaire, tant qu’elle ne retrouvera pas la tradition du Magistère de l’Église et de la foi catholique. » (Itinéraire spirituel, 1990, p. 29) Voilà ce que nous devons faire : accepter de continuer d’être exclus des « synagogues » de Babylone et d’être « mis à mort » par ceux qui croient rendre un culte à Dieu, ce faisant.

Dieu nous soutiendra

Bien chers fidèles, l’Ascension est un grand moment de la vie liturgique de l’Église. Notre-Seigneur nous promet son soutien. Il nous l’a promis dans l’Introït de ce jour en nous faisant dire : «Exaucez, Seigneur, ma voix, qui a crié vers vous, alléluia ; mon cœur vous a dit : mes yeux vous ont cherché ; votre visage, Seigneur, je le rechercherai, ne détournez pas de moi votre face, alléluia, alléluia. Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrai-je?» Qui craindrons-nous, si Dieu est avec nous?

Demandons à tous les martyrs des siècles passés, à tous ces témoins qui ont rendu témoignage à la vérité de nous revêtir de l’armure de la Foi et de nous donner la grâce de refuser tout compromis pour qu’avec eux, nous puissions, comme dit le livre de l’Apocalypse, « suivre l’Agneau partout où il va ».

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Servez le Seigneur dans la joie! Psaume 99

Serve ye the Lord with Gladness! Psalm 99