Monastery, Nouvelle-Ecosse

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Alors que certains pourraient être tentés de penser que les monastères cloîtrés sont un trésor spirituel que l'on ne trouve qu'en Europe chrétienne ou au Québec, l'Est du Canada a également été béni et sanctifié par une longue présence monastique dans la province de la Nouvelle-Écosse. En effet, au cours des années, de nombreux Catholiques des provinces Maritimes ont tiré profit et grâces spirituelles de la présence des religieux dans le village (qui porte bien son nom) de « Monastery », dans le comté d'Antigonish.


Un siècle de vie trappiste au monastère de Petit Clairvaux (1825-1920)

L'histoire monastique en Nouvelle-Écosse a commencé avec un petit groupe de moines fuyant les terreurs de la Révolution française en 1812. Ils appartenaient à « l’Ordre des Cisterciens de la stricte observance » (fondé à La Trappe, en France - d'où le nom de « Trappistes ») - une réforme austère et pénitentielle de l'Ordre cistercien. Étant un Ordre contemplatif, les Trappistes ne s'engagent généralement pas dans l'apostolat extérieur, comme le ministère paroissial, la gestion des écoles ou des hôpitaux. Ils restent surtout entre les murs de leur monastère, et consacrent leur temps principalement à la prière (chantant la messe conventuelle et tout l'office divin en chœur chaque jour), et au travail de leurs mains, à l'intérieur du monastère: travaux agricoles et autres travaux manuels.

Lorsque le père Vincent de Paul Merle et ses compagnons quittèrent Bordeaux, France en mai 1812, ils avaient l’intention de refonder leur monastère dans un milieu moins hostile que celui de la République française anticléricale de Napoléon. Ils sont arrivés tout d’abord à Boston le 6 août et ont cherché un endroit convenable où s'installer dans l'état du Maryland. Ils s'installèrent temporairement à Baltimore, mais furent finalement rappelés en France par leur Abbé Général deux ans plus tard à peine, à la mort de Napoléon.

Cependant, le père Vincent de Paul a été invité à rester à Baltimore, avec six frères convers, pour régler quelques affaires. Lorsqu'ils furent prêts à rentrer en France en mai 1815, des vents contraires les laissèrent prisonniers à Halifax, incapables de continuer leur voyage de retour vers l'Europe. Avec la permission de Monseigneur l’évêque, le père Vincent de Paul choisit de rester près d’Halifax, pour y desservir les catholiques francophones de la région. De retour en France en 1823, il ramena quelques Trappistes supplémentaires pour fonder définitivement, en 1825, le monastère de « Petit Clairvaux » (d’après Clairvaux, en France - où saint Bernard, ancêtre spirituel des Trappistes, fonda son célèbre monastère cistercien réformé). Ce devait être le premier monastère trappiste de toute l'Amérique du Nord.

Peu à peu, la communauté s'agrandit progressivement; l’arrivée d’une large délégation de Trappistes belges en 1857 aida considérablement les Trappistes français dans leurs travaux de fondation. Le monastère fut élevé au statut d'abbaye indépendante en 1876.

Peu à peu, la communauté s'agrandit progressivement, avant d'être élevée au statut d'abbaye indépendante en 1876. Les moines de Petit Clairvaux exploitaient une ferme sur une partie de leurs terres (à une trentaine de kilomètres à l'est d'Antigonish) pour subvenir à leurs besoins - cultivant les champs et s'occupant d'un troupeau considérable de bétail, dont des bovins de boucherie, des vaches laitières, ainsi que des moutons, des porcs et des chevaux de trait. Ils ont également travaillé la vaste forêt qui les entourait. Bien qu'ils soient restés cloîtrés dans leur monastère, ils se livraient au commerce avec leurs voisins - échangeant des marchandises dans la « maison du portier » (une petite porterie à l'entrée du monastère où les laïcs étaient autorisés à entrer). Les Trappistes opéraient également une petite scierie et un moulin à farine, alimentés tous deux par une turbine à eau installée dans un ruisseau sur la propriété. À son sommet, le monastère des Trappistes hébergeait un total de quarante-cinq moines cloîtrés.

Après que le monastère eut pris feu en 1892 (puis les bâtiments de la ferme en 1896), les Trappistes ont tenté de reconstruire ce qui avait été détruit. Les moines étant dépassés par les difficultés matérielles, la décision fut finalement prise de déménager de Petit Clairvaux à Lonsdale, Rhode Island en 1900. Après le monastère de Rhode Island, « Notre-Dame de la Vallée », incendié en 1949, les Trappistes - loin de se décourager - ont ensuite déménagé à Spencer, Massachusetts, où ils ont fondé l'abbaye Saint-Joseph (plus tard tristement célèbre pour sa promotion de la « prière centrée » dans les années 1970…) Après que le dernier groupe de Trappistes ait finalement abandonné la propriété en 1920, « Petit Clairvaux » est resté abandonné pendant des années - bien que plusieurs communautés religieuses aient tenté, sans succès, d'utiliser l'ancien monastère. Il semblait pendant un certain temps que les bâtiments étaient voués à l’abandon.

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L’arrivée des Augustins (1938) et la fondation du monastère Saint-Augustin

En 1938, quelques pères augustins allemands prirent possession de « Petit Clairvaux », avec l'intention d’en faire un refuge pour les religieux de leur Ordre expulsés de leurs monastères en Europe en raison de l'instabilité provoquée par la Seconde Guerre mondiale. Contrairement aux Trappistes, les Augustins ne sont pas un Ordre cloîtré, et s'engagent donc dans des formes d’apostolat actif telles que le ministère paroissial et la prédication de retraites, ainsi que l'éducation.

À leur arrivée, la première tâche des Augustins était de restaurer le monastère quelque peu décrépit, réparer et moderniser les bâtiments et les terres agricoles. Bien que n'étant pas un « Ordre agricole », ils ont continué, comme les Trappistes, à garder des bovins de boucherie et à reconstruire l'ancienne scierie pour couper le bois. Ils ont également mis en place des ateliers de menuiserie et de mécanique au sein du monastère.

Les Augustins ont bientôt commencé à aider le clergé dans les paroisses locales; ils étaient recherchés comme prédicateurs de retraite et confessaient d'autres communautés religieuses voisines. En 1948, ils ont converti l'aile ouest du monastère en une maison de retraite pour le clergé et les laïcs. Les pères dirigèrent brièvement un internat pour garçons - « Académie Notre-Dame-du-Bon-Conseil» - de 1954 à 1964.

Un petit sanctuaire marial - « Notre-Dame-de-la-Grâce » fut officiellement ouvert au public en mai 1952. Situé à environ un mile du monastère, le sanctuaire comprenait un grand chemin de croix en plein air, une statue grandeur nature de Notre Dame de Grâce, près de la « source sacrée » - une source d'eau qui bouillonnait constamment d’eau claire. Le sanctuaire a été pendant des années un lieu de pèlerinage où l’on assistait aux dévotions du Rosaire, aux processions et aux prédications d’occasion avec ferveur.

Les vocations déclinant à la suite des destructions provoquées par le Concile Vatican II, les Augustins ont remis leur monastère en 2000 à un groupe de moines de rite maronite connu sous le nom de « Moines de Saint-Maron », qui a rebaptisé le monastère « Notre-Dame-de-la-Grâce ». En juin 2007, les moines maronites ont à leur tour quitté le monastère, qui est désormais occupé par quelques religieuses augustines.

Servez le Seigneur dans la joie! Psaume 99

Serve ye the Lord with Gladness! Psalm 99