L’affaire Ringrose - 1

Note : Cet article est d’abord paru sur le site Canada Fidèle le 23 mai 2018

Nous voudrions traduire un débat qui a lieu en ce moment dans la blogosphère anglophone et qui nous semble intéressant. Nous publierons donc les faits, les opinions et les réactions telles quelles.

Veuillez par conséquent noter que ce qui est dit dans telle ou telle publication ne correspond pas toujours à notre pensée exacte. Nous publierons ces textes afin que la partie francophone de la blogosphère ne soit pas privée de ce débat intéressant dans cette crise de l’Église que nous traversons.

Notre débat a commencé au mois de janvier 2018, lorsque l’abbé Ringrose publiait dans les bulletins paroissiaux de la chapelle Saint-Athanase de Vienna, Virginie, États-Unis, les paroles suivantes :

14 janvier 2018 – La Chaire de Saint Pierre à Rome (18 janvier)

Cette fête renforce le rôle unique du pape comme vicaire du Christ, et le fait que, comme Pasteur Universel, il ne peut errer lorsqu’il enseigne en matières de foi et de morale. Comment alors les Catholiques fidèles expliqueront-ils que, selon les apparences, le pape a erré depuis Vatican II? Voici quelques tentatives d’explication, créées tout au long des années. Certains d’entre vous qui êtes des anciens vous en souviendrez sans aucun doute.

  • Ce sont les évêques libéraux et non pas le pape qui sont responsables.

  • Le Concile était ambigu et une mauvaise interprétation lui a été donné.

  • Le vrai pape est retenu captif et un sosie qui lui ressemble a pris le contrôle.

  • Le pape n’a pas parlé ex cathedra.

  • Le Concile était seulement un Concile pastoral.

  • Aujourd’hui, il semble qu’il puisse quelquefois arriver que le pape enseigne l’erreur. Quand il le fait, nous devons continuer de reconnaître son autorité, mais tenir bon et résister aux enseignements erronés ou aux ordres mauvais qu’il nous donne.

  • Le pape et les évêques ont embrassé l’apostasie de la nouvelle religion et ont ainsi perdu leur office. Tous les sièges épiscopaux sont vides, incluant celui du pape et nous n’avons plus aujourd’hui de hiérarchie quelle qu’elle soit.

Nous comprenons que tout aussi flagrantes que quelques-unes de ces erreurs puissent paraître aujourd’hui, elles étaient les meilleures réponses qui étaient disponibles à l’époque. Ce n’est que le temps et une réflexion plus approfondie qui ont rendu évidentes les erreurs de ces réponses.

Regardons aujourd’hui cette dernière erreur que plusieurs appellent maintenant sédévacantisme (du latin sede vacante : « siège vacant »). Le nom populaire de cette erreur est emprunté du terme qui est utilisé entre la mort d’un pape et l’élection d’un autre pape. Les bons Catholiques, qui ont cru à l’idée que tous les sièges épiscopaux sont vacants, l’ont fait uniquement pour être fidèles à la promesse du Christ que la religion que n’importe lequel des papes enseignerait à l’Eglise Universelle, serait garantie par Ses propres paroles et le pouvoir du Saint-Esprit. Mais, alors qu’ils défendaient cette vérité du Christ, ces Catholiques sont tombés involontairement dans une erreur contraire à un autre enseignement de l’Eglise, à savoir le fait que la Hiérarchie est perpétuelle, qu’elle continuera jusqu’à la fin des temps, et que Pierre aura des successeurs perpétuels. Le pape et la hiérarchie ne peuvent pas être tout simplement disparus! C’est pourquoi cette explication doit être rejetée par les Catholiques.

21 janvier 2018 – La Chaire de Saint Pierre à Rome (suite)

Cette fête renforce la doctrine catholique selon laquelle le Christ a donné à Pierre et à ses successeurs un rôle unique comme Pasteur de l’Eglise Universelle. Dans ce rôle d’enseignement, Notre-Seigneur a promis que celui qui écoute Pierre écoute le Christ lui-même. Reconnaissant cette promesse, l’Eglise a enseigné infailliblement que Pierre et ses successeurs ne peuvent enseigner l’erreur à l’Eglise Universelle, pas plus que le Christ ne le peut. C’est pourquoi le Christ garantit que Pierre n’enseignera jamais l’erreur et que Pierre est assisté d’une façon spéciale par le Saint-Esprit pour que cela n’arrive pas.

La semaine dernière, nous avons considéré l’erreur du sédévacantisme, qui tient qu’il n’y a pas de pape et qu’il n’y a pas de hiérarchie. Aujourd’hui, considérons une autre erreur, que certains appellent Reconnais et Résiste (R&R).

En bref, la position R&R tient que quelquefois le pape enseigne l’erreur et impose des pratiques et des lois mauvaises ou nuisibles * Quand il le fait, nous devons reconnaître son autorité mais résister à ses enseignements erronés ou ses ordres mauvais. Les bons catholiques sont tombés à tort dans cette erreur dans leur volonté de protéger l’enseignement de l’Église que le pape doit avoir des successeurs perpétuels et que, d’une façon ou d’une autre, il devra toujours y avoir une hiérarchie.

La position R&R ne peut être tenue car elle ignore l’enseignement clair de l’Église que le pape ne peut enseigner l’erreur ou imposer des pratiques et des lois mauvaises ou nuisibles en vertu de la garantie de Notre-Seigneur et de l’assistance spéciale du Saint-Esprit. Si nous reconnaissons l’autorité du pape d’enseigner et de diriger l’Église en matières de foi et de morale, nous n’avons d’autre choix que de soumettre notre intelligence et d’obéir, car ne pas faire cela serait manquer à nous soumettre au Christ lui-même, par l’autorité duquel et au nom duquel le pape parle. Alors la position R&R ne peut être la réponse, et, tout comme le sédévacantisme, cette position doit être rejetée.

(* Quelques-uns ont dit que le pape a enseigné l’erreur au temps de Saint Athanase, mais un examen plus poussé des faits montre que ce n’est pas le cas.)

L’abbé Ringrose (à droite), lors de la première messe de Mgr Zendejas

28 janvier 2018 – La Chaire de Saint Pierre à Rome – Conclusion

Nous avons considéré dans les semaines passées cette fête qui donne force à l’enseignement de l’Eglise que l’office de la Chaire de Saint Pierre (Pierre et ses successeurs, les papes) est indéfectible, c’est-à-dire qu’il est toujours exempt d’erreur et qu’il doit être perpétuel. Les enseignements de cette Chaire sont la norme et la règle de la Foi, en dépit de la dignité ou de l’indignité du successeur de saint Pierre.

Dans la lumière de ce que nous avons dit auparavant, que doivent faire les Catholiques fidèles? Aller au Novus Ordo ou y retourner? Certainement pas! C’est une fausse religion et faire cela serait abandonner la Foi Catholique.

Nous avons considéré quelques réponses à la question : Comment se fait-il que les papes du Novus Ordo ont tenté d’imposer à l’Eglise des enseignements erronnés ou des lois ou des pratiques nuisibles ou mauvaises? Nous avons prêté une attention particulière à deux des explications les plus largement tenues : le sédévacantisme et la position R&R (Reconnais le pape et Résiste-lui). Dans la lumière de ce que nous avons dit, les choses suivantes deviennent évidentes :

– Contraire à l’enseignement de l’Église : Le pape peut quelquefois enseigner l’erreur et imposer des pratiques et des lois nuisibles et mauvaises à l’Église universelle. La foi exige que tous les Catholiques rejettent cela.

– Contraire à l’enseignement de l’Église : Il n’y a aucune hiérarchie quelle qu’elle soit. (Il est de foi que la hiérarchie doit être perpétuelle). C’est pourquoi les Catholiques doivent rejeter le sédévacantisme.

– Contraire à l’enseignement de l’Église : Nous pouvons résister à l’autorité du pape. Par conséquent nous devons rejeter la position R&R.

Comme il est évident que les papes de Vatican II ont imposé des enseignements et des pratiques contraires à la Foi et à la morale, nous devons en conclure que le pouvoir infaillible et indéfectible d’enseigner promis aux successeurs de Pierre est absent chez eux.

Nous pouvons tenir que puisque les papes de Vatican II jouissent d’une élection légale et valide, ils ont un certain statut légal comme papes.

Nous pouvons tenir que ce statut légal est suffisant pour maintenir la succession de Pierre et la perpétuité de la hiérarchie.

Il semble donc, en conséquence, que la Chaire n’est pas complètement vacante et qu’elle n’est pas non plus complètement occupée. Les papes du Novus Ordo possèdent un certain statut comme papes, mais l’autorité d’enseigner et de gouverner en matières de foi et de moeurs leur fait défaut.

Devant cette situation, la réponse appropriée de tous les Catholiques fidèles est de croire ce que les Catholiques ont toujours cru et de faire ce que les Catholiques ont toujours fait. Nous ne pouvons nous tromper en faisant cela!

 

(Abbé Ronald Ringrose, Bulletins paroissiaux des 14, 21 et 28 janvier 2018)

Servez le Seigneur dans la joie! Psaume 99

Serve ye the Lord with Gladness! Psalm 99