Question 6 - Jeûne Eucharistique

Père, pourquoi faut-il jeûner avant de recevoir la Sainte Communion?

Le pape Pie XII nous donne la réponse dans sa Constitution Apostolique Christus Dominus (1953) :

« Depuis les premiers temps, la coutume d’administrer la Sainte Eucharistie aux fidèles qui étaient à jeun était observée. Vers la fin du quatrième siècle, le jeûne était prescrit par de nombreux conciles pour ceux qui s’apprêtaient à célébrer le Sacrifice Eucharistique. C’est ainsi que le Concile d’Hippo, en l’an 393, promulgua le décret suivant : « Le Sacrement de l’autel sera offert par ceux seulement qui jeûnent. » Peu après, en l’an 397, le Troisième Concile de Carthage donna la même prescription, utilisant exactement les mêmes mots. Au commencement du cinquième siècle, cette coutume peut être appelée très commune et immémoriale. C’est pourquoi Saint Augustin affirme que la Sainte Eucharistie est toujours reçue par les fidèles qui jeûnent et également que cette coutume est observée à travers le monde entier.

Il n’y a pas de doutes que cette façon de faire était basée sur des raisons très sérieuses, parmi lesquelles on peut mentionner tout d’abord celle que l’Apôtre des Gentils déplore lorsqu’il traite de la question du repas fraternel des Chrétiens. L’abstinence de nourriture et de boisson est en accord avec la révérence suprême que l’on doit à la suprême majesté de Jésus-Christ lorsque nous le recevons caché sous les voiles de l’Eucharistie. Et de plus, en recevant son précieux Corps et Sang avant de recevoir toute autre nourriture, nous montrons clairement que c’est la première et la plus noble nourriture par laquelle notre âme est nourrie et sa sainteté augmentée. C’est pourquoi Saint Augustin donne cet avertissement : « Il a plu au Saint Esprit que, pour honorer un si grand Sacrement, le Corps du Christ entre dans la bouche des Chrétiens avant toute autre nourriture. »

Non seulement le jeûne Eucharistique donne-t-il à notre divin Rédempteur l’honneur qui lui est dû, mais il favorise aussi la piété; et, par conséquent, il peut aider à accroître en nous ces fruits très salutaires de sainteté que le Christ, la Source et l’Auteur de tous les biens veut que nous, qui sommes enrichis par sa Grâce, portions.

De plus, toute personne d’expérience reconnaîtra que, par les lois de la nature humaine elles-mêmes, quand le corps n’est pas alourdi par la nourriture, l’esprit est plus facilement élevé et est mû par une vertu plus ardente à méditer sur ce Mystère caché et transcendant qui est à l’œuvre dans l’âme, comme dans un temple, conduisant à l’accroissement de la divine charité. »

Servez le Seigneur dans la joie! (Psaume 99)

Serve ye the Lord with Gladness! (Psaume 99)