L’Infaillibilité du Souverain Pontife

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Dans la situation présente, de nombreux traditionalistes pensent trouver une porte de sortie à la situation mystérieuse dans laquelle nous nous trouvons en ce qui concerne l’apostasie de la Rome moderniste en diminuant le dogme de l’infaillibilité du Souverain Pontife. Après tout, les modernistes qui sont assis sur le trône de Pierre n’utilisent pas le charisme de l’infaillibilité, disent-ils. Par conséquent, il n’y a aucun problème à les regarder comme les Vicaires du Christ, tout en méprisant tout ce qu’ils disent et en désobéissant à tout ce qu’ils demandent aux fidèles et au clergé catholique. Mais est-ce bien là la doctrine catholique?

Afin de maintenir le dogme catholique, quoi de mieux que de citer simplement les Souverains Pontifes du passé en ce qui a trait à l’infaillibilité papale et à notre devoir d’humble et filiale soumission due à leurs décrets. Qui pourra alors dire que ce que nous citons n’est pas la doctrine catholique?

Pour que le même degré d’autorité soit conservé, ces paroles du Magistère de l’Eglise devront être comparées à d’autres paroles du Magistère de l’Eglise et non pas aux paroles de simples théologiens, si l’on veut limiter l’infaillibilité papale. Nous demandons donc simplement à quiconque peut trouver des paroles des papes d’avant Vatican II imposant des limites à l’infaillibilité papale ou à la soumission que nous devons au Souverain Pontife d’avoir la bonté de nous les communiquer pour que la doctrine de l’Eglise soit mieux comprise.


« Nous ne pouvons non plus passer sous silence l'audace de ceux qui, rejetant la saine doctrine, prétendent que « quant aux jugements du Siège apostolique, et à ses décrets ayant pour objet évident le bien général, les droits et la discipline de l'Église, dès qu'ils ne touchent pas aux dogmes de la foi et des mœurs, on peut refuser de s'y conformer et de s'y soumettre sans péché et sans perdre en rien sa qualité de catholique. » Combien une pareille prétention est contraire au dogme catholique de la pleine autorité divinement donnée par Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même au Pontife Romain de paître, de régir et de gouverner l'Église universelle, il n'est personne qui ne le voie clairement et qui ne le comprenne. »

S. S. le Pape Pie IX, encyclique Quanta cura, 8 décembre 1864


« Si les catholiques Nous écoutent, comme c'est leur devoir, ils sauront exactement quels sont les devoirs de chacun, tant en théorie qu'en pratique. En théorie d'abord, il est nécessaire de s'en tenir avec une adhésion inébranlable à tout ce que les Pontifes Romains ont enseigné ou enseigneront et, toutes les fois que les circonstances l'exigeront, d'en faire profession publique. »

S. S. le Pape Léon XIII, encyclique Immortale Dei, 1 novembre 1895


« L'obéissance doit être parfaite, parce qu'elle appartient à l'essence de la foi, et elle a cela de commun avec la foi qu'elle ne peut pas être partagée. Bien plus, si elle n'est pas absolue et parfaite de tout point, elle peut porter encore le nom d'obéissance, mais elle n'a plus rien de commun avec elle. La tradition chrétienne attache un tel prix à cette perfection de l'obéissance, qu'elle en a toujours fait et en fait toujours le signe caractéristique auquel on peut reconnaître les catholiques. C'est ce que saint Thomas d'Aquin explique d'une manière admirable dans le passage suivant :
" L'objet formel de la foi est la vérité première, en tant qu'elle est manifestée dans les Saintes Ecritures et dans la doctrine de l'Eglise, qui procèdent de la vérité première. Il suit de là que quiconque n'adhère pas, comme à une règle infaillible et divine, à la doctrine de l'Eglise, qui procède de la vérité première manifestée
dans les Saintes Ecritures, n'a pas la foi habituelle, mais possède autrement que par la foi les choses qui sont de son domaine... Or, il est manifeste que celui qui adhère à la doctrine de l'Église comme à une règle infaillible donne son assentiment à tout ce que l'Église enseigne ; autrement, si, parmi les choses que l'Église enseigne, il retient ce qui lui plaît et exclut ce qui ne lui plaît pas, il adhère à sa propre volonté et non à la doctrine de l'Église, en tant qu'elle est une règle infaillible. La foi de toute l'Église doit être Une, selon cette parole de saint Paul aux Corinthiens (I Cor., 1) : "Ayez tous un même langage et qu'il n'y ait pas de division parmi vous". Or, cette unité ne saurait être sauvegardée qu'à la condition que les questions qui surgissent sur la foi soient résolues par celui qui préside à l'Eglise tout entière, et que sa sentence soit acceptée par elle avec fermeté. C'est pourquoi à l'autorité du Souverain Pontife seul il appartient de publier un nouveau symbole, comme de décerner toutes les autres choses qui regardent l'Eglise universelle ".

« Lorsqu'on trace les limites de l'obéissance due aux pasteurs des âmes et surtout au Pontife Romain, il ne faut pas penser qu'elles renferment seulement les dogmes auxquels l'intelligence doit adhérer et dont le rejet opiniâtre constitue le crime d'hérésie. Il ne suffirait même pas de donner un sincère et ferme assentiment aux doctrines qui, sans avoir été jamais définies par aucun jugement solennel de l'Eglise, sont cependant proposées à notre foi, par son Magistère ordinaire et universel [de tous les jours], comme étant divinement révélées, et qui, d'après le Concile du Vatican, doivent être crues de foi catholique et divine. Il faut, en outre, que les chrétiens considèrent comme un devoir de se laisser régir, gouverner et guider par l'autorité des évêques, et surtout par celle du Siège Apostolique. Combien cela est raisonnable, il est facile de le démontrer. En effet, parmi les choses contenues dans les divins oracles, les unes se rapportent à Dieu, principe de la béatitude que nous espérons, et les autres à l'homme lui-même et aux moyens d'arriver à cette béatitude. Il appartient de droit divin à l'Église et, dans l'Église, au Pontife Romain, de déterminer dans ces deux ordres ce qu'il faut croire et ce qu'il faut faire. Voilà pourquoi le Pontife doit pouvoir juger avec autorité de ce que renferme la parole de Dieu, décider quelles doctrines concordent avec elle et quelles doctrines y contredisent. De même, dans la sphère de la morale, c'est à lui de déterminer ce qui est bien, ce qui est mal, ce qui est nécessaire d'accomplir et d'éviter si l'on veut parvenir au salut éternel ; autrement, il ne pourrait être ni l'interprète infaillible de la parole de Dieu, ni le guide sûr de la vie humaine. »

S. S. le Pape Léon XIII, Encyclique Sapientiae Christianae, 10 janvier 1890


« Jésus-Christ a institué dans l'Église un Magistère vivant, authentique et, de plus, perpétuel [...], et Il a voulu et très sévèrement ordonné que les enseignements doctrinaux de ce Magistère fussent reçus comme les siens propres... [Si l'enseignement de l'Église] pouvait en quelque manière être faux, il s'ensuivrait, ce qui est évidemment absurde, que Dieu Lui-même serait l'auteur de l'erreur des hommes. »

S. S. le Pape Léon XIII, encyclique Satis cognitum, 29 juin 1896)


« Quand on aime le Pape, on ne discute pas au sujet des mesures ou des ordres qu'il donne ; on ne recherche pas jusqu'où doit aller l'obéissance, et quelles sont les choses dans lesquelles on doit obéir. Quand on aime le Pape, on n'objecte pas qu'il n'a pas parlé assez clairement, comme s'il était obligé de répéter à l'oreille de
chacun ses volontés clairement exprimées, tant de fois, non seulement de vive voix, mais encore par des lettres et d'autres documents publics ; on ne met pas en doute ses ordres, sous le prétexte, si facile pour celui qui ne veut pas obéir, que ce n'est pas le Pape qui commande, mais ceux qui l'entourent. On ne limite pas le champ où son autorité peut et doit s'exercer. On ne préfère pas à l'autorité du Pape celle d'autres personnes, si doctes soient-elles, qui ne sont pas du même avis que le Pape : car, si elles ont la science, elles n'ont pas la sainteté, parce que celui qui est saint ne peut être en dissentiment avec le Pape. »

S. S. le Pape saint Pie X, Discours aux prêtres de l'union apostolique, 18 novembre 1912


« Le Magistère de l'Église, établi ici bas d'après le dessein de Dieu pour garder perpétuellement intact le dépôt des vérités révélées et en assurer facilement et sûrement la connaissance aux hommes, s'exerce chaque jour par le Pontife romain et par les évêques en communion avec lui ; mais en outre, toutes les fois qu'il impose de résister plus efficacement aux erreurs et aux attaques des hérétiques ou d'imprimer dans l'esprit des fidèles des vérités expliquées avec plus de clarté et de précision, ce Magistère comporte le devoir de procéder opportunément à des définitions en formes et termes solennels... Cet usage extraordinaire du Magistère n'introduit aucune nouveauté...
Dans l'accomplissement ininterrompu de cette mission, l'Église pourra-t-elle manquer de force et d'efficacité, quand le Christ Lui-même lui prête Son assistance continuelle : "Voici que Je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles" (Mat. XXVIII, 20) ?
.. Est-il vrai que, dans l'Église que Dieu Lui-même assiste comme chef et gardien, cette doctrine des Apôtres a complètement disparu ou a été jamais falsifiée ? Si notre Rédempteur a déclaré explicitement que Son Évangile est destiné non seulement aux temps apostoliques, mais aussi aux âges futurs, l'objet de la Foi a-t-il pu, avec le
temps, devenir si obscur et si incertain qu'il faille aujourd'hui tolérer même les opinions contradictoires ? Si cela était vrai, il faudrait également dire que tant la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres que la présence perpétuelle de ce même Esprit dans l'Église et la prédication elle-même de Jésus-Christ ont perdu, depuis plusieurs
siècles, toute leur efficacité et toute leur utilité : affirmation évidemment blasphématoire.
De plus, quand le Fils unique de Dieu a commandé à ses envoyés d'enseigner toutes les nations, Il a en même temps imposé à tous les hommes le devoir d'ajouter foi à ce qui leur serait annoncé par les "témoins préordonnés par Dieu" (Act. X, 41), et Il a sanctionné cet ordre par ces mots : "Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ;
mais celui qui ne croira pas sera condamné" (Marc. XVI, 16). Or, l'un et l'autre de ces deux commandements, qui ne peuvent pas ne pas être observés, celui d'enseigner et celui de croire pour obtenir la vie éternelle, ces deux commandements ne peuvent même pas se comprendre si l'Eglise n'expose pas intégralement et visiblement la doctrine évangélique et si, dans cet exposé, elle n'est à l'abri de tout danger d'erreur. »

S. S. le Pape Pie XI, encyclique Mortalium animos, 6 janvier 1928


« Et l'on ne doit pas penser que ce qui est proposé dans les lettres encycliques n'exige pas de soi l'assentiment, sous le prétexte que les Papes n'y exerceraient pas le pouvoir suprême de leur Magistère. C'est bien, en effet, du Magistère ordinaire que relève cet enseignement et pour ce Magistère vaut aussi la parole : "Qui vous écoute, M'écoute..." (saint Luc X, 16), et le plus souvent ce qui est proposé et imposé dans les encycliques appartient depuis longtemps d'ailleurs à la doctrine catholique. Que si dans leurs Actes, les Souverains Pontifes portent à dessein un jugement sur une question jusqu'alors disputée, il apparaît donc à tous que, conformément à l'esprit et à la volonté de ces mêmes Pontifes, cette question ne peut plus être tenue pour une question libre entre théologiens. »

S. S. le Pape Pie XII, Encyclique Humani generis, 12 août 1950

Servez le Seigneur dans la joie! Psaume 99

Serve ye the Lord with Gladness! Psalm 99