Dévotion à la Sainte Face

L’histoire et la pratique de la dévotion à la Sainte Face de Jésus

Nous sommes bénis en tant que catholiques d'avoir à notre disposition tant d'exercices de piété différents que nous pouvons pratiquer pour nourrir notre vie spirituelle. Parmi les dévotions bien connues qui honorent la Passion de Notre-Seigneur - telles que le chemin de croix, la méditation des sept dernières paroles,  ou la dévotion des Tre Ore – l’une d’elle en particulier n'est peut-être pas aussi connue qu'elle devrait l'être: la dévotion à la Sainte Face de Jésus.

La dévotion à la Sainte Face est essentiellement une dévotion de réparation; en honorant le visage sacré de Notre Sauveur, défiguré et abusé au cours de sa sainte Passion, on cherche à le consoler des outrages et des coups que son visage humain a reçus le Vendredi Saint. De plus, on cherche à expier les nombreux péchés des hommes - en particulier ceux du blasphème contre le Saint Nom de Jésus, et la violation des dimanches - par lesquels Notre-Seigneur est continuellement offensé.

 

Le voile de Véronique

En faisant notre chemin de croix, on s’arrête devant la sixième station pour contempler la pieuse sainte Véronique tendant courageusement son voile pour essuyer le crachat, la sueur et le sang du visage de Notre-Seigneur alors qu'il portait sa croix au mont Calvaire. La tradition nous dit qu'après l'Ascension, Véronique a apporté son voile (portant l'impression du visage de Notre Sauveur) à Rome, où il a été donné au pape saint Clément Ier. Cette précieuse relique de la Passion a été gardée cachée dans les catacombes pendant les années de violentes persécutions qui ont marqué les débuts de l'Église. Le voile a finalement été mis dans un reliquaire et conservé (où il se trouve encore aujourd’hui) dans la basilique Saint-Pierre avec d’autres reliques de la Passion. Au fil des siècles, les papes n’exposaient qu’occasionnellement le voile de Véronique à la vénération publique des fidèles. Les miracles et les guérisons de toutes sortes manifestèrent le contentement du ciel par l'honneur rendu à la relique.

Notre-Seigneur apparaît à Sœur Marie de Saint-Pierre 

Sœur Marie de Saint-Pierre et de la Sainte Famille (1816-1848) était une carmélite cloîtrée qui vivait à Tours, en France. Notre-Seigneur lui est apparu lors d'une tempête le 26 août 1843. Notre-Seigneur fit part à sœur Marie de Saint-Pierre de son chagrin et de son indignation face aux péchés commis contre Son Saint Nom, se plaignant à elle: « Mon Nom est partout blasphémé ! Il y a même des enfants qui blasphèment! » Sœur Marie de Saint-Pierre écrit dans son autobiographie (en anglais: The Golden Arrow) : « Notre-Seigneur m'a fait visualiser l'acte de blasphème comme une flèche empoisonnée blessant continuellement son Divin Cœur. Après cela, il m'a révélé qu'il voulait me donner une « flèche d'or » qui aurait le pouvoir de Le blesser délicieusement, et qui guérirait également ces autres blessures infligées par la méchanceté des pécheurs. »

La prière que Notre-Seigneur lui a enseignée est la suivante:

« Qu'à jamais soit loué, béni, aimé, adoré, glorifié le très saint, très sacré, très suradorable, très inconnu, très inexprimable Nom de Dieu, au ciel et sur la terre, par toutes les créatures sorties des mains de Dieu, et par le sacré Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ au très saint Sacrement de l'autel! Ainsi soit-il. »

Notre-Seigneur fit à Sœur Marie de Saint-Pierre neuf « promesses » en faveur des personnes qui pratiquent la dévotion à sa Sainte Face - parmi elles: la conversion et la miséricorde pour les pauvres pécheurs, et la persévérance finale à l'heure de la mort.

En 1844, Notre-Seigneur demanda la réparation pour la profanation des dimanches. Le 5 janvier 1846, sœur Marie écrivait en outre: «… ce travail de réparation comprenait non seulement la réparation de ce qu'on appelle le blasphème… mais aussi la réparation de toutes les attaques contre la religion et la sainte Église, car celles-ci constituent aussi une forme de blasphème. » En octobre de la même année, Notre-Seigneur a révélé que la Justice Divine choisirait comme instrument de châtiment «… la méchanceté des hommes révolutionnaires - c'est-à-dire les communistes ». Avec l'aide d'un laïc bienfaiteur du Carmel - Monsieur Léon Papin-Dupont - un Oratoire de la Sainte Face fut ouvert à Tours, et l'Archiconfrérie de la Sainte Face officiellement approuvée et créée par le Pape Léon XIII le 1er octobre 1885.

 

Sœur Maria Pierina de Michela

Plus proche de notre époque, Notre-Seigneur est également apparu à une religieuse italienne: Sœur Maria Pierina (1890-1945) des Filles de l'Immaculée Conception de Buenos Aires. Vers la fin des années 1930, Notre-Seigneur lui a réitéré sa demande de réparation, lui demandant de faire frapper une « médaille de la Sainte Face ». Avec l'approbation de son directeur spirituel, Sœur Maria Pierina distribuait la médaille à son entourage; la médaille s'est répandue un peu dans le monde entier... Les locutions privées de Notre-Seigneur à Sœur Maria Pierina reçurent l’approbation des autorités ecclésiastiques sous le pape Pie XII.

La pratique de la dévotion à la Sainte Face 

Si on se sentait inspiré à répondre aux demandes de réparation répétées par Notre-Seigneur, on peut se demander comment s'y prendre pour mettre en pratique cette importante dévotion. Certes, il faut commencer par renoncer à ces péchés qui blessent tant Notre-Seigneur: le blasphème (diverses manières d’utiliser incorrectement le Nom de Dieu) et la profanation des dimanches et des fêtes d’obligation (comme, par exemple, faire ses commissions le dimanche, ou l’accomplissement d’un travail servile non-nécessaire le jour du Seigneur). Il faut se résoudre à ne plus jamais commettre soi-même ces péchés, et à faire ce que l'on peut pour éviter qu'ils ne soient commis par d'autres.

De plus, on pourrait très bien prendre l’habitude de réciter l'une ou l’autre des différentes prières de réparation qui existent (comme la prière dite « de la Flèche d'Or » que nous avons mentionnée plus haut, ou encore les litanies de la Sainte Face – approuvées et indulgenciées par l'évêque de Tours) - dont beaucoup se trouvent dans l’autobiographie de Sœur Marie de Saint-Pierre, (publiée en anglais par Tan Books : The Golden Arrow). On pourrait offrir des prières spéciales ou faire des visites spéciales au Saint Sacrement - en particulier les dimanches et les fêtes d’obligation - pour réparer le péché. Le mardi est aussi le jour où la Sainte Face est particulièrement honorée. On pourrait observer chaque année la fête de la Sainte Face (qui n’est pas célébrée dans l'Église universelle, mais seulement dans certains diocèses et congrégations), célébrée le mardi de la Quinquagésime - la veille du Mercredi des Cendres.

Servez le Seigneur dans la joie! (Psaume 99)

Serve ye the Lord with Gladness! (Psaume 99)